INTRODUCTION
L’Eglise est une institution qui évolue et réfléchit sur le monde. C’est dans cette perspective d’évolution qu’a eu lieu le Concile Œcuménique Vatican II. Ce concile a réfléchi sur l’ensemble de l’Eglise et de ses relations avec le monde. La Constitution pastorale Gaudium et Spes fut l’un de ses actes les plus importants. L’homme est au centre de toutes les créatures de Dieu. Il est de condition fragile, cependant il traverse une profonde mutation. Il possède de gigantesques potentialités, mais il n’en est pas toujours maître. Il est aussi habité par la volonté de se développer, de lutter contre les injustices et les inégalités et de rechercher la paix. C’est dans cette situation que l’Eglise rejoint l’homme pour l’aider à s’épanouir. A la lumière de la centralité du Christ, Gaudium et Spes interprète la condition de l’homme contemporain, sa vocation, sa dignité et les domaines de sa vie tels la famille, la culture, l’économie, la politique, la communauté internationale… Notre réflexion consistera justement à considérer les joies et les peines de l’homme dans le monde à la lumière de Gaudium et Spes et nous exposerons les propositions de l’Eglise pour une société contemporaine pacifiée.
1. Conception de l’homme et du monde a la lumière de la constitution pastorale gaudium et spes
L’être humain est un être dont on ne doit pas disposer. Il a beaucoup de valeurs.
1.1 La dignité de l’être humain
De toutes les créatures de Dieu, l’être humain occupe la première place. Sa dignité réside dans le fait qu’il est créé à l’image et à la ressemblance du Créateur (cf. Gn 1,26). Cela le rend capable de connaître et d’aimer son Créateur. Seigneur de toutes les autres créatures, l’homme les domine et s’en sert en glorifiant Dieu (cf. GS 12, §3). Même de par son corps physique, il dépasse les autres créatures. C’est pour cela qu’il apporte ou qu’il doit apporter un soin particulier à son corps. C’est à travers ce corps qui abrite une âme que l’homme est capable de s’élever vers Dieu pour le louer. C’est également à travers la condition corporelle de l’homme vue comme un résumé de l’univers des choses que celles-ci trouvent en lui leur sommet et peuvent librement louer leur créateur (cf. GS 14).
L’intelligence, la conscience morale et la liberté sont données à l’homme seulement (cf. GS 14-17). Elles lui permettent de comprendre à divers niveaux, Dieu dans son unicité. D’abord, par sa raison, l’homme participe à l’œuvre créatrice de Dieu en travaillant. Par son travail, il est capable d’atteindre Dieu car
même la contemplation de Dieu passe de plus en plus par des réalisations humaines .
Ensuite, par sa conscience morale, l’être humain est capable de choisir le bien à faire, avec le concours de la raison et la liberté. Et c’est surtout par cette liberté que l’homme est l’image de Dieu . Vue sous cet aspect, la liberté humaine n’est pas libertine, ni libérale, elle est différente de la fantaisie, du caprice, du vagabondage. Elle est plutôt libération d’amour .
Dieu a créé l’homme dans la dignité. Sa vocation est de vivre dans cette dignité pour mieux adorer son Créateur.
C’est la dignité même de l’homme qui exige de lui qu’il glorifie Dieu dans son corps, sans le laisser asservir aux mauvais penchants de son cœur (GS 14, §1).
La raison, la conscience morale et la liberté déterminent la qualité des relations de l’homme.
1.2 L’homme, être de relation
Si tous les hommes sont créés à l’image de Dieu, il va de soi qu’ils soient des êtres de relation, capables de vivre en société. La socialisation est un des aspects caractéristiques de notre époque . Elle tire son fondement théologique dans la réalité de la Sainte Trinité. Ainsi à la lumière des trois personnes de la Sainte Trinité, les fils de Dieu sont destinés à l’union entre eux, dans la vérité et la charité (cf. GS 24). C’est donc ensemble avec les autres que l’être humain réalise sa vocation (cf. GS 25).
Cela veut dire que c’est dans la société que se développent toutes les aptitudes individuelles et sociales données à l’homme par la nature .
Pour vivre l’harmonie dans la société, il est évident que chacun doit opérer à son niveau un changement de mentalité et de comportement, être disponible au service et ouvert au dialogue. L’idée de socialisation permet de nous soustraire à une éthique individualiste et de faire place à la promotion du bien commun et aboutir au respect de la personne humaine quelle qu’elle soit (cf. GS 26-28). C’est ainsi que l’homme peut être solidaire de ses frères dans le malheur tout comme dans le bonheur, à l’image du Verbe Incarné qui en tout s’est fait homme (cf. GS 57).
La dignité du mariage et de la famille est une expression concrète du caractère communautaire de la vocation humaine dans le plan de Dieu. Cette dignité se réalise dans les relations internes à la famille tout comme dans les relations externes. En effet,
le mariage et la famille sont toujours appelés à devenir des institutions, par lesquelles l’amour entre l’homme et la femme cherche à se constituer en communauté de destin aussi totale et durable que possible, communauté du reste où les conjoints, s’ils s’élèvent jusqu’à l’ordre de la foi, peuvent faire la rencontre du Christ et obtenir, par un sacrement particulier, grâce et sainteté pour les relations internes à la famille comme pour ses relations à l’extérieur
Plus qu’un simple érotisme (cf. GS 49), l’amour conjugal aboutit à la fondation de la famille, cellule de toute communauté humaine. C’est le premier objectif de tout mariage. Mais
le mariage reproduit la très parfaite union qui règne entre le Christ et l’Eglise .
C’est pour cela que les couples chrétiens sont invités à un témoignage de vie. Fidélité, chasteté, harmonie dans la famille, responsabilité sont des valeurs à conquérir quotidiennement. Ces valeurs sont à transmettre de génération en génération. Elles auront le mérite de contribuer à modeler un être culturel.
1.3 L’homme, être culturel et politique
Pour mener une vie sociale, l’homme a besoin de s’insérer dans sa culture ; cela est un droit . Enraciné dans une culture, l’être humain sera désormais capable de discerner par lui-même. Il peut par conséquent créer l’harmonie entre culture et christianisme. Il pourra aussi se déterminer dans sa vie publique et politique. Il faut noter que la communauté politique est nécessaire aux autres entités sociales, familiales,…
Au niveau politique, les hommes se reconnaissent entre eux comme hommes (citoyens) non plus seulement comme membre d’une famille particulière, liés par des liens naturels .
Toute communauté politique possède un bien commun qu’elle se définit elle-même. Ce bien commun doit être sauvegardé par l’ensemble des membres de la communauté. Mais l’autorité politique a le devoir de faire respecter les droits et les devoirs de l’homme, car elle est avant tout une force morale. Ses détenteurs doivent faire appel à la conscience, au devoir qui incombe à tous de servir avec empressement les intérêts communs. L’autorité n’est pas une personne abstraite mais concrète. Chaque citoyen l’est potentiellement. Il convient donc de lui obéir, car toute autorité vient de Dieu (cf. Rm 13, 1-2). L’exercice de l’autorité doit être remarquable dans tous les domaines, mêmes dans les activités économiques de l’homme.
1.4 L’homme et les activités économiques
L’homme est doué de raison. Par sa raison et son intelligence, il réussit à transformer le monde en sa faveur. Son activité économique est intense. Malheureusement, très souvent elle devient source de conflit, d’injustice, de malhonnêteté… C’est pour répondre à cette situation qu’il est nécessaire pour l’homme de soumettre ses activités économiques à la justice et à la charité, règle suprême de la vie sociale . Il devra aussi s’appliquer le principe de l’égalité fondamentale. Mais il revient à tout l’ensemble des hommes de faire disparaître les inégalités sociales.
Le secteur agricole est marginalisé au lieu de bénéficier plutôt des innovations et évolutions en vue de mettre les ruraux et les agriculteurs au même niveau que les autres citoyens (cf. GS 66). Le travail en réalité a le mérite d’être expression de l’amour du travailleur pour autrui. Par le travail, l’homme procure à lui-même et sa famille tout le nécessaire (cf. 2 Th 3,8-14), mais aide tout de même les autres. Par son travail, l’homme devra désormais faire face aux problèmes qui entraveraient son plein épanouissement.
2. L’homme et le monde enclins aux problèmes
Beaucoup de problèmes déroutent le monde et l’homme. Ses causes sont multiples.
2.1 Un déséquilibre général
Le monde tel que Dieu l’a créé au départ n’est plus le même aujourd’hui. Cela est le fruit de l’influence de l’homme sur la création. Le changement est bien positif que négatif. La révolution industrielle par exemple en son temps a permis une évolution notoire, mais en même temps elle a créé deux classes sociales opposées l’une à l’autre. La société industrielle entraîne le phénomène urbain. Il n’est pas seulement la concentration des hommes sur un petit espace, mais engendre de nouvelles relations entre les individus, avec des problèmes spécifiques. La nouvelle société engendrée par la révolution industrielle ne reste pas sans influence positive et négative sur la vie religieuse. En effet,
la société pluraliste dans laquelle nous vivons, quoiqu’elle apporte beaucoup de difficultés a aussi des aspects positifs. Elle rend l’homme plus conscient de lui-même, et elle concourt à l’expansion de l’Evangile. Beaucoup d’hommes peuvent être attirés par l’athéisme, mais aussi beaucoup de nos contemporains se tournent sincèrement vers la religion et sont en profonde recherche .
C’est l’avis du Pape Jean XXIII à l’ouverture du Concile Vatican II. Le pontife disait :
occupé de politique et de discussion d’ordre économique, le monde actuel ne trouve plus le temps de penser aux affaires religieuses… Certes, cette manière de faire n’est pas bonne et doit être blâmée ; mais on ne peut nier que les nouvelles conditions de la vie moderne ont au moins cet avantage d’avoir supprimé d’innombrables obstacles, par lesquels les fils du siècle empêchaient jadis la libre action de l’Eglise
Mais il faut noter que l’athéisme, fruit de la nouvelle société est un vice qui sape la communion de l’homme à Dieu. L’athéisme et le matérialisme font croire à l’homme qu’il peut se libérer par ses propres forces. Ainsi le travail se trouve dépouillé de son sens chrétien.
2.2 Conflits du travail
Il s’agit de tous les problèmes liés au travail et qui conduisent au péché. L’Ecriture enseigne que le progrès, grand bien pour l’homme entraîne aussi avec lui une sérieuse tentation (GS 37). Il y a bien de situations où la hiérarchie des valeurs fait place aux intérêts personnels. L’homme en vient à laisser libre cours à la tricherie et à la malhonnêteté dans ses relations avec les autres. L’exploitation de l’homme par l’homme s’érige en norme et les uns s’enrichissent au détriment des autres. Mais parfois quand l’injustice devient insupportable, les défavorisés réagissent pour leur dignité. Cette réclamation se solde bien souvent malheureusement par des violences. Les détournements des biens publics n’inquiètent plus la conscience morale.
Ce monde très matérialiste écarte l’homme de son Créateur. Certains le savent bien mais choisissent de ne pas le considérer. D’autres l’ignorent complètement parce que trop occupés par leurs activités qu’ils considèrent comme leur bien suprême.
Ce sont autant de réalités négatives liées au travail humain. Elles conduisent au mal au même titre que les conflits armés.
2.3 L’homme et le monde en proie à la guerre
La guerre est le degré le plus élevé de la folie humaine. Le développement scientifique a servi le progrès de l’armement. Les armes scientifiques, il est vrai, n’ont pas été accumulées dans la seule intention d’être employées en temps de guerre (GS 81), mais malheureusement elles ont excité et porté l’homme à la violence. Une fois acquise, l’on sent le besoin d’essayer l’arme scientifique pour s’assurer de son efficacité ou pour dissuader. L’analyse des causes lointaines et immédiates de la Deuxième Guerre mondiale par exemple montre bien qu’elle été voulue et imposée par les dictateurs de certains Etats occidentaux, comptant sur leur armement. La réaction face à cette folie sera énorme pour l’humanité avec l’invention de la bombe atomique et ses répercussions désastreuses.
Parfois la course aux armements est l’expression de la peur vis-à-vis de l’autre puissance et la volonté ferme de garder la suprématie des armes lourdes. C’est le fondement même de la guerre froide entre les USA et l’URSS après la Deuxième Guerre mondiale et aussi l’attaque de l’Irak par les USA en Mars 2003.
En bref, notons que injustices, inégalités dans la répartition des biens, volonté de puissance et domination, accompagnée parfois de racisme et de mépris des hommes sont les causes essentielles de la guerre. La guerre en soi n’est jamais une manière de chercher la paix. En aucun cas nous ne pouvons soutenir que qui veut la paix prépare la guerre. Au contraire, qui veut la paix doit éviter la guerre et n’entretenir que la paix de toutes ses forces. La guerre sous toutes ses formes est un crime contre Dieu et contre l’humanité (cf. GS 80).
2.4 Problèmes liés au mariage et à la famille
Les réalités du mariage et de la famille traversent des crises considérables. D’abord, la jeunesse conçoit les relations sexuelles comme objet de distraction. La procréation ordonnée par Dieu ne la préoccupe pas encore. C’est ce qui justifie l’avortement chez les jeunes. En vivant ainsi ils posent les mauvaises bases de leur future vie de mariés. Ensuite chez les adultes, le mariage n’est pas toujours conçu comme la fondation d’une famille mais comme une association d’un homme et d’une femme avec éventuellement un certain d’enfants. Les gens se marient dans la perspective de divorce, dirait-on. Pourtant le divorce, quelque soit ses raisons, déstabilise tous les membres de la famille, sépare ce que Dieu a uni, causant ainsi un mal plus grand que les raisons qui l’ont motivé.
L’avortement, à n’importe quel âge est une atteinte grave au mariage et à la famille. Aucune raison ne la justifie. Il est un homicide au sens vrai du terme (cf. GS 51). Non seulement il viole le commandement de Dieu, tu ne tueras pas (Ex 20,13), mais aussi empêche la réalisation du projet de Dieu qui demande au genre humain de se multiplier (Gn 1,28). Ceux qui pratiquent l’avortement ne coopèrent donc pas à l’œuvre créatrice de Dieu.
Bien d’autres problèmes perturbent le mariage et la famille, mais aucun ne doit pousser l’homme à prendre des solutions malhonnête (cf. GS 51). Il pourra plutôt puiser dans les nombreuses propositions que fait l’Eglise pour une vie heureuse.
3. Propositions de l’Eglise pour l’édification d’une société contemporaine
L’Eglise ne cesse de porter sa pierre à la construction d’une société épanouie.
3.1 Imitation de Jésus, Prince de la paix
La paix est intrinsèque à la personne de Jésus. L’annonce de sa naissance aux bergers fut accompagnée d’un message de paix (cf. Lc 2,14). Seigneur de tous, Jésus guérissait tous ceux qui venaient à lui et en les renvoyant dans la paix (cf. Lc 7,50 ; 8,48). Cette paix est celle qui est accordée par le salut acquis : Ma fille ta foi t’a sauvée, va en paix (Lc 8,48).
La paix que propose Jésus est une paix qui divise parce qu’elle est différente de la paix selon le monde. La paix de Jésus n’est pas orgueilleuse, ni hypocrite ni égoïste. Elle cherche l’intérêt de tous et veut établir l’égalité entre tous les hommes. Jésus conseille fortement d’œuvrer pour la paix, car elle fait de nous des enfants de Dieu (cf. Mt 5,9). Cela suppose qu’il faut non seulement prêcher la paix, mais aussi la vivre concrètement. Lui-même en a donné l’exemple en pardonnant à ses bourreaux (cf. Lc 24,34).
Beaucoup sont les attitudes de paix que nous pouvons imiter de Jésus pour bâtir une société pacifiée. Si nous ne sommes pas capables de guérir et accorder la paix comme lui, nous sommes néanmoins capables de pardonner. Le pardon donné ou reçu est indubitablement une source de paix dans toute société humaine. Nous pouvons aussi être durant toute la vie des artisans de paix, en annonçant et en vivant la paix. Nous pouvons également faire correspondre notre conception de la paix à celle du Christ. Il convient donc de débarrasser notre vision de paix de tout orgueil, égoïsme et de toute hypocrisie. C’est ainsi seulement qu’il sera possible de promouvoir la paix.
3.2 Promotion de la paix
La guerre est le contraire de la paix. Promouvoir la paix revient donc à éviter la guerre. Si celle-ci trouve son origine dans la folie, l’égoïsme et l’orgueil de l’homme, elle peut être évitée simplement si l’homme met fin à ses ambitions personnelles et pensent à l’intérêt collectif. Qui veut la paix ne prépare pas la guerre. Ainsi la course aux armements n’a aucun sens dans la promotion de la paix (cf. GS 81). La paix doit être recherchée, poursuivie et entretenue par des moyens pacifiques. S’il faut parfois l’usage des forces armées pour défendre la paix, il s’agira d’une défense modérée qui poursuit la justice. D’ailleurs
tout membre des forces armées est moralement obligé de s’opposer aux ordres qui incitent à commettre des crimes contre le droit des peuples et ses principes universels
La paix est donc le fruit de la justice mais aussi de la charité. Il convient alors de respecter la dignité de l’homme, orienter la coexistence vers le bien commun, écarter tout ce qui entrave la paix . Ce sera un moyen sûr de cultiver l’amour autour de nous.
3.3 Civilisation de l’amour
Dieu a donné de l’intelligence à l’homme et il peut s’en servir pour cultiver la charité autour de lui. Le chrétien le peut davantage car l’amour fraternel a une place unique dans la vision chrétienne. L’amour du prochain est indissociable de celui de Dieu (cf. Mc 12,28-34). Il ne s’agit pas de deux amours, mais d’un seul.
L’amour du prochain est donc essentiellement religieux, il n’est pas simple philanthropie. Religieux, il l’est encore par son modèle : l’amour même de Dieu. Il l’est enfin surtout par sa source, car il est l’œuvre de Dieu en nous .
L’amour est communion et don de soi; il est universel. Il exige le sacrifice de soi
à l’image de Dieu donnant gratuitement son Fils pour le salut de tous les hommes pécheurs, sans aucun mérite de leur part .
Pour une vraie civilisation de l’amour, nous devons considérer ce qu’est Dieu lui-même. Il est Amour ; non un amour philo mais un amour agapê ; c’est le sommet de l’amour.
C’est parce que Dieu est Amour que Jésus le Fil a vécu l’infini de l’amour, d’abord en devenant homme comme nous, puis en donnant sa vie afin que nous participions en lui à la vie même qui vient du Père .
L’amour de Dieu nous transforme et nous invite à notre tour à transformer par l’amour.
3.4 Respect et protection de la vie
La vie doit être respectée à toutes les étapes et à tous les niveaux. L’Eglise prend parti pour la vie, et ce depuis la vie naissante jusqu’à ses dernières heures. Dans sa lutte pour la vie, l’Eglise se consacre beaucoup à la vie de la sexualité. Elle lutte contre la société permissive qui considère le sexe comme un simple objet de plaisir et de distraction. Le discours de l’Eglise face à la société permissive, qui a perdu le sens et l’idéal de la vie, est
avant tout celui de l’authentique sexualité humaine et des conditions du véritable épanouissement de l’amour .
De cette manière l’Eglise atteint en même temps tout ce qui découle de la vie permissive. Toute violence exercée par des autorités en faveur de la contraception, la stérilisation, l’avortement provoqué est condamnée absolument et rejetée avec force . Par contre l’Eglise propose l’abstinence et la fidélité comme les moyens les plus sûrs qui contribuent à l’éclosion et à l’épanouissement de la vie.
L’Eglise combat également beaucoup d’autres formes d’atteintes à la vie. C’est par exemple l’euthanasie qui
est une grave violation de la loi de Dieu en tant que meurtre délibéré moralement inacceptable d’une personne humaine .
L’un des points d’attention du respect et de la protection de la vie est l’exploitation de l’environnement physique, surtout des ressources non renouvelables. Elle a d’énormes conséquences négatives sur l’homme. Elle est source d’appauvrissement des pays déjà pauvres et source de beaucoup de conflits. Il convient alors de réglementer l’exploitation de ces ressources et instaurer une solidarité entre les pays en voie de développement et les pays hautement industrialisés . C’est donc pour l’homme
le devoir d’exercer un gouvernement responsable de la création en la protégeant et en la cultivant .
CONCLUSION
L’homme créé à l’image de Dieu est appelé à mener d’abord sa vie sur la terre. C’est à partir des autres créatures du monde qu’il pourra ensuite remonter à son Créateur, espérant un jour vivre dans la béatification éternelle. Mais malheureusement l’homme n’arrive pas à bénéficier pleinement de ses privilèges. Ses ambitions démesurées, sa mauvaise vision du bien commun, le manque de maîtrise de soi en viennent à compromettre sa liberté. Mais ce qui est regrettable est toute situation qui transforme le monde en une jungle où les démunis sont appelés à disparaître, parfois même avant la naissance. Pourtant,
tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité .
Pour une vie paisible, l’homme lui-même est invité à reconsidérer les choses et à se remettre en cause en vue du bien commun. Les autorités sont les premières instances qui ont le devoir de faire régner la paix dans la communauté. L’Eglise aussi ne cesse d’interpeler les uns et les autres en vue d’une paix durable. Mais ce sont surtout les chrétiens qui
ont le devoir et le droit de travailler à ce que le message divin du salut atteigne sans cesse davantage tous les hommes de tous les temps et de tout l’univers .
Ainsi pourront-ils ouvrir toute l’humanité au Bien Suprême qui est en réalité l’aspiration la plus profonde de tout être humain.
BIBLIOGRAPHIE
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DOCUMENT ON-LINE
Déclaration Universelle des Droit de l’Homme in http://www.fidh.org/dudh/dudh.htm
Donatien AGADJO, fmi.